Dans un espace réduit où la lumière ne s’éteint jamais quand on le souhaite, une femme tourne en rond, baskets blanches aux pieds, bleu de travail taché de peinture sur le dos. Elle semble bloquée là, dans cette temporalité où les jours et les nuits n’existent plus. Elle raconte ses parents, évoque son frère qu’on disait meilleur qu’elle, et évoque « la Mouche » avec une émotion qui oscille entre nostalgie et colère. Et elle peint des œufs, comme ceux qu’elle ramassait enfant à Pâques...
À travers
Finalement quoi, c’est l’instabilité d’un esprit en lutte que l’on observe : le chaos intérieur, les regrets, les blessures laissées par l’exclusion affective et sociale. Mais on ressent aussi cette force qui la pousse encore à chercher la liberté. Camille Boullé porte ce rôle avec une intensité vibrante. Ses questions, qu’elle lance à elle-même autant qu’au public, constituent un dialogue fragmenté, sans interlocuteur. On se surprend à réagir, à ressentir, à suivre ses mouvements d’âme.
La mise en scène minutieuse de Stephan Hersoen soutient parfaitement ce voyage intérieur. Chaque élément visuel y trouve une justification, participant à l’atmosphère étouffée mais profondément évocatrice du spectacle.
Finalement quoi, texte de Philippe Madral, avec Camille Boullé, dans une mise en scène de Stephan Hersoen, est présenté du 4 septembre au 18 décembre 2025, les jeudis à 19h au Guichet Montparnasse.
Crédit photo : Théo Schneider
Pierre Freudendal